Le président du parti politique « Les Démocrates », Nicodème Habia comme il s’agit de lui, a entamé ce lundi 3 septembre 2018, une grève de la faim de deux jours devant les locaux de l’ambassade des Etats Unis à Lomé. Le but de cette action qu’observe monsieur Habia est d’exiger la libération des détenus de la société civile et le respect de la feuille de route de la CEDEAO.
La grève de la faim est un moyen de protestation pacifique. Elle peut être efficace dans des pays démocratiques où la vie humaine est vraiment sacrée.
Blaise Pascal nous enseigne que « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Si dans les pays démocratiques, une grève de la faim peut changer une situation, ce ne serait probablement pas le cas dans une dictature cinquantenaire comme Togo. Habia Nicodème joue-t-il à la comédie ou est-il sérieux envers lui-même ?
L’opposition togolaise semble souvent méconnaitre son adversaire. Si depuis le temps d’Etienne Gnassingbé jusqu’à nos jours, malgré les pressions de l’Union Européenne et les embargos sur le pays le régime n’a daigné respecter aucun accord, ce n’est pas une grève de la faim d’un citoyen qui ferait plier ce pouvoir.
Il est d’autant très difficile de comprendre cette nouvelle stratégie du président du parti « Les Démocrates». Pourquoi a –t-il fait le choix de la devanture des locaux de l’ambassade des Etats Unis quand on sait déjà que c’est le régime RPT-Unir qui ne veut pas respecter la feuille de route de la CEDEAO et non l’ambassade. Pourquoi n’a –t-il pas choisi la devanture de la présidence de la république togolaise située non loin de cette ambassade ? Il est tant pour que les opposants arrêtent de divertir les populations.
L’opposition ferait mieux de trouver une stratégie commune pour arracher l’alternance au lieu de mener des actions personnelles qui n’aboutiront à rien.
Eyram Akakpo